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prêtre qui se refusait à nous suivre, nous retournâmes au camp où le général Girod nous ordonna de re- tourner immédiatement et de tuer M. Paquin s’il se refusait encore à ne pas se laisser constituer notre pri- sonnier. Je me refusai positivement à exécuter un ordre aussi impie qu’injuste et barbare.

Je certifie de plus que j’étais parmi les insurgés qui furent renfermés dans l’église par Girod et le Dr. Ché- nier, et où nous devions combattre et massacrer l’armée anglaise qui arrivait sur le village de St-Eustache. Malheu- reusement, le feu de nos assaillants était à peine ouvert que nous reconnûmes, mais trop tard, la folie de notre résistance et de notre révolte. Chacun s’empressait alors de se cacher, de fuir, particulièrement lorsque le feu se communiqua à l’église. Dans ce moment suprême, jç me trouvai seul dans le chœur de l’église avec le Di Chénier et M. Joseph Robillard, et je ne puis assurer sfl y avait encore beaucoup de monde dans l’église ; mas tout ce que je me rappelle parfaitement et que j’affirne devant Dieu qui m’entend, c’est que le Dr. Chénér (comme M. Robillard et moi) était sous l’empire d’me grande excitation et d’une grande crainte, et nous dt à tous deux : " Nous sommes flambés t nous somnes " perdus ! sautons par la fenêtre de la chapelle de la " Ste-Vierge, et venez avec moi vous cacher sous le petit " pont du fossé qui traverse le cimetière." A l’insant même, nous nous élançâmes le Dr. Chénier et moipar cette fenêtre, mais nous ne suivîmes pas M. Robillaxi et moi l’avis du Dr. Chénier, d’aller nous cacher avec Ivi sous le pont dont je viens de parler. M. Robillard prit