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croyait la sauver en se faisant entourer par quelques cen- taines d’hommes ? Enfin devait-il agir comme il l’a fait et ne savait-il pas qu’il conduisait inhumainement ces mal- heureux à la boucherie ?

Comment ! les troupes anglaises se concentraient depuis quelques jours sur St-Martin, village éloigné d’un peu plus de deux lieues de St-Eustache, et les chefs des insurgés ne le savaient point ou ne s’en occupaient point, et ils laissaient les patriotes se divertir en attendant la mort ! Est-ce le fait du patriotisme et de la science d’un général ou d’un ami ? Non, mille fois non.

M. Carrier, à la page 90 de son ouvrage historique de 1837, dit : •* Arrivé à quelque distance du village St- " Eustache, Sir John Colborne fit informer les rebelles " qu’ils auraient la vie sauve s’ils se rendaient et s’ils " livraient leurs chefs. La réponse qu’il reçut fut des " coups de fusil qui furent tirés de l’église, avant qu’au- " 6une position ne fut prise par les troupes. Alors le " général déploya ses forces pour cerner le village et " commencer l’attaque." Cet extrait est certifié par les déclarations que le lecteur lira plus loin.

Cette hostilité tenait de la démence, et le Dr. Ché- nier ne devait pas croire à l’arrivée des troupes, car il eut pu tout sauver s’il l’eût voulu et s’il eût été mieux renseigné. Je dis le Dr. Chénier, parce qu’il était alors le seul commandant, le brave général Girod ayant cru prudent de prendre la fuite avant la bataille, c’est-à-dire quand il vit que l’armée anglaise approchait du village.