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litaires et que si nous persistions dans cette voie, nous serions les tristes victimes de cette rébellion plus que prématurée."

En retour des sages conseils qui nous furent donnés par M. Eugène Globensky dans cette circonstance, M. W. H. Scott intervint et dans un discours violent il ameuta la populace contre M. Globensky, qui faillit être écharpé.

Hélas ! si en 1837, nous n’avions pas prêté l’oreille aux discours de nos chefs, nous n’aurions pas, aujour- d’hui, à déplorer le sort de tant de pauvres victimes im- molés bien inutilement

M. W. H. Scott et M. Emery Féré ayant plus tard envisagé avec plus de sang-froid le guêpier dans lequel ils nous faisaient tomber, nous conseillèrent de mettre bas les armes et de nous retirer paisiblement dans nos demeures. Ces conseils prudents, quoique donnés un peu tard, impressionnèrent fortement les personnes qui composaient notre camp, et ils auraient été suivis si Girod et le Dr. Chénier n’étaient pas intervenus pour taxer ces messieurs de lâches, de traîtres et qu’ils méritaient d’être pendus. Preuve que ces menaces n’étaient pas feintes, c’est que M, Scott fut obligé de se cacher et de se sauver à Ste -Thérèse, chez son frère Neil ; quant à M. Féré et quoiqu’il se cachât, il fut trouvé et incarcéré par les patriotes. (*)

J’aurais bien voulu moi-même m’éloigner du parti de la

(*) On donnait alors le nom àa patriotes à ceux qui s’étaient révoltés.