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refroidir cet enthousiasme malsain qui s’empare de nos co-paroissiens. Essayons de contrecarrer tous ces efforts que font nos chefs patriotes pour provoquer une rébel- lion." Et M. Globensky acquiesça à ma demande. Il me laissa parler le premier, je devrais dire plutôt lire mon petit discours, car je suis loin d’être un orateur, et je me défiais de ma mémoire.

Le seul abrégé de mes paroles était celui-ci : Je voulais faire voir à mes auditeurs qu’il était clair que le Dr. Ché- nier et les autres chefs patriotes visaient à une rébellion du peuple de cette province, et particulièrement du comté du Lac des Deux-Montagnes. Mais quelle imprudence dans ces démarches, leur disais-je ! Où sont vos officiers et soldats aguerris ? Où sont vos armes, &c ?

Ensuite M. Eugène Globensky adressa aussi la parole au peuple assemblé à la porte de l’église. Je crois que son discours était à p>eu près dans le même sens que le mien, mais certainement bien mieux dit et mieux fait

Autant que ma mémoire peut me servir, nous n’avons pas été interrompu, et il me semble que les auditeurs goûtaient assez bien nos conseils.

Mais notre satisfaction fut de courte durée. Tandis que nous parlions, un courrier /a//7*^/< ? se dépêcha d’aller avertir de l’affaire feu W. H. Scott, M.P.P. Ce bon patriote n’eut pas de peine à détruire tout le fruit de nos bons conseils.

Cependant il restait à M. Globensky et à moi la satis- faction d’avoir fait notre petit possible pour conjurer l’orage qui commençait à gronder au-dessus de nos têtes.