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Bretagne est chargé, depuis tant d’années, des frais d’une guerre dispendieuse pour la protection de toutes les parties de votre vaste empire. Dans ces circonstances, votre peuple du Bas-Canada s’estime heureux d’avoir pu s’acquitter d’une obligation que lui imposaient le devoir et la reconnaissance."

Il y a dans cette adresse une triste anomalie bien difficile à comprendre ; car les sentiments que la Chambre d’Assemblée y exprime sont en désaccord, en opposition flagrante avec ses actes, d’autant plus qu’on s’attendait alors à une rébellion ; mais le clergé, comme toujours, prêcha la soumission et le respect aux autorités constituées. Le gouverneur publiait alors une proclamation dans laquelle il disait : "Canadiens, rapportez-vous en à ceux que vous consultiez autrefois avec attention et respect, aux chefs de votre église, qui ont occasion de me connaître : ce sont là des hommes d’honneur et de connaissances."

Enfin, il accusait ouvertement certains membres de s’être rendus coupables de trahison ou de sédition. Il priait les curés de faire "les plus grands efforts pour empêcher les mauvais effets des actes incendiaires et traîtres ; et il enjoignait strictement à tous les magistrats, capitaines de milice, officiers de paix et autres bons sujets de sa Majesté de chercher diligemment à découvrir, tant les auteurs que les éditeurs et [sic]dissiminateurs d’écrits méchants, séditieux et traîtres, et de nouvelles fausses, tendant à enflammer les esprits et troubler la paix et la tranquillité publique."