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L’évêque de Québec, à l’instar de Monseigneur Lar- tigue, fit aussi entendre sa voix pour condamner l’insur- rection. En un mot, tout notre noble clergé prêcha du haut de la chaire contre les agitateurs et il impressionna vivement toute la population catholique, dont la plus grande partie demeura dans l’ordre.

Que l’on lise avec beaucoup d’attention et avec im- partialité les extraits que j’ai tirés des Mémoires inédits de M. l’abbé Paquin, et l’on se convaincra que ceux qui ont fomenté la rébellion de 1837 ont commis une faute très grave. Et que dire de la seconde révolte de 1838 ? On ne peut lui donner une autre qualificatif que celui d’avoir été une échauffoarée mal combinée et absolu- ment condamnable. Car l’Angleterre avait à peine censuré Lord Durham et amnistié les exilés de la Ber- mude que, en récompense, ces mêmes exilés s’empres- sent d’organiser une seconde révolution, aussitôt que la Grâce Royale les a rendus au sol américain. Et qu’a-t- elle opéré cette seconde révolution aussi mal organisée que mal inspirée par le Dr. Nelson et deux officiers étrangers et d’aventure ? Des déroutes humiUantes, des défaites honteuses. Mais ce qu’il y a de plus désas- treux, c’est que cette seconde révolte incriminait les fau-, teurs de celle de 1837, qui, sans cela, n’auraient jamais été inquiétés. On peut dire que si des têtes sont tombées, on le doit au mouvement irréfléchi et impar- donnable de 1838. Oui, je le répète, après le désaveu par la Reine de la proclamation de Lord Durham, con- damnant les chefs rebelles à l’exil, ces derniers ont eu