Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/192

Cette page n’a pas encore été corrigée

— 128 —

terre, pour nous punir, nous imposa l’acte d’Union avec la dette immense du Haut Canada, qui s’élevait à près de cinq millions de piastres, alors que le Bas-Canada ne devait rien, et lorsqu’elle nous envoya de nombreuses troupes pour nous maintenir dans l’ordre, les Canadiens, quoique accablés alors par le nombre et la force, n’ont- ils pas obtenu en grande partie tout ce qu’ils ont voulu ?

Oui, et M. D. B. Papineau, homme doux et conci- liant, ministre des terres de la Couronne en 1845, ne fit- il pas rappeler à cette époque difficile la clause de l’acte d’Union qui proscrivait la langue française des délibé- rations législatives ? Oui, tout fut obtenu par des moyens constitutionnels, pacifiques, sans révolution, sans guerre civile et sans faire immoler tant de malheureux com- patriotes, comme on le fit en 1837 et 1838 ! . . . .

Les chefs du parti de la rébellion ont-ils eu raison de soulever leurs concitoyens et de provoquer la guerre civile de 1837, ainsi que toutes ses conséquences ? Non, car la masse ou la très-grande majorité du pays qui ne croyait point à l’existence de tous les maux signalés par la Chambre d’Assemblée, ne voulait pas recourir aux armes, mais bien à des moyens pacifiques et constitu- tionnels pour obtenir des réformes et le redressement des abus qui pouvaient exister réellement.

Preuve qu’on est allé trop loin, c’est que lorsque M. Papineau et autres hommes marquants de la révolte envisagèrent les suites désastreuses que la prise des