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Si M. Papineau et ses partisans eussent été modérés dans leur langage, dans leurs demandes, pour faire pré- valoir l’excellence des droits qu’ils invoquaient, afin d’ob- tenir des réformes et faire disparaître certains abus vrais ou supposés, condamnables et inhérents, d’après eux, à la constitution ou à quelques-unes des règles fondamen- tales qui en faisaient partie intégrante, ces orateurs au- raient peut-être réussi à concilier les esprits et à aplanir toutes les difficultés.

D’autres hommes politiques prétendaient qu’il n’y avait que M. Papineau et les siens qui se trompaient, qui enfreignaient, qui voulaient violenter la lettre de la constitution, sans adopter des moyens constitutionnels pour l’amender et lui faire subir des modifications, des changements en mieux- A l’aide d’une politique sage, tempérée mais énergique et ferme, les aviseurs ou les représentants du peuple auraient obtenu des réformes justes, ils auraient réussi à rétablir dans l’ordre comme dans une meilleure voie la chose publique. Enfin, ils seraient parvenus à faire retrancher tous les abus dont ils pouvaient se plaindre avec raison ; et cela, sans faire verser le sang de leurs malheureux compatriotes.

L’historien Bibaud va jusqu’à dire : " Notre beau pays avait été troublé par une malheureuse question de finances qui, de quelque manière qu’elle fût décidée, ne devait faire ni perdre ni gagner annuellement un denier à chacun des individus de la province."

Après 1837, après 1838, après nos désastres, dans un temps où personne n’osait lever la tête, lorsque l’Angle-