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Oui, quand maîtres d’un gouvernement oligarchique, leurs conquérants ou plutôt les représentants des con- quérants voulaient les angliciser, leur faire prêter le ser- ment du test, les priver de leurs lois, de leur langue, de leurs coutumes et enfin de leur nationalité.

La Chambre d’Assemblée, dans ses prétentions et dans la guerre sans merci ni trêve qu’elle a faite, tant au Conseil Législatif qu’à presque tous les gouverneurs, a-t- elle toujours eu raison ?

L’histoire me dit non, et j’y réfère le lecteur.

Le refus opiniâtre de la Chambre de voter les sub- sides, de payer les dépenses de l’administration de la justice comme celles du gouvernement civil, était un acte imprudent et téméraire ; car on exposait les employés et tous les fonctionnaires publics, comme les juges, à souffrir et à faire souffrir en dehors de très graves incon- vénients.

Ensuite, vouloir faire du Conseil Législatif un corps électif était une prétention exagérée et même con- damnée en haut lieu. Je citerai à ce sujet, c’est-à- dire sur ces deux questions des subsides et du Conseil Législatif, quelques-unes des remarques de M. l’abbé Paquin : " Pourquoi la Chambre d’Assemblée amenait- elle un semblable état de choses, et pourquoi se mettait- elle ainsi en collision ouverte avec le gouvernement ? En refusant les subsides, c’était arrêter le cours de la constitution, la mettre de côté et se déclarer en rébellion ouverte avec l’ordre établi. La Chambre avait- elle les moyens d’amener une pareille crise ? . . . . Non,