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“Glasgow.” Il vit d’abord M. Lafitte chez lequel venaient, à l’époque de sa richesse, les fashionables de Paris, mais la situation d’un chef malheureux cessa d’intéresser, quand on fut au fait de sa politique si mal combinée et du manque total de sa coopération dans la conduite de la sédition ; ou finit, comme c’est toujours le cas, par accueillir froidement le Washington malencontreux du Canada. Ses amis, même Hume et Roebuck, ne daignèrent plus s’intéresser à son sort. Bien plus le fameux O’Connell, dans la Chambre des Communes, dans ce même temps, traita de folie et de crime la conduite des chefs rebelles qui ruinaient leur pays par leur violence inopportune. Les éditeurs qui pensaient exploiter la capacité littéraire de M. Papineau, par l’histoire des derniers troubles du Canada, furent si désappointés de la 1ère partie de son histoire qu’ils ne tentèrent pas le 2ème. Thémistocle, Annibal, Marius, Coriolan et tant d’autres intéressèrent les étrangers, parcequ’ils avaient des précédents grandioses ; mais pour le malheureux Papineau je ne chercherai pas des Catilina pour termes de comparaison ; mais je citerai l’adage ancien qui convient à tous les hommes qui s’élèvent trop haut sans sonder les échelons : tant que vous serez heureux, vous compterez beaucoup d’amis, mais si vous tombez dans l’infortune vous demeurerez seul. On lui avait bien prédit tout cela sans être prophète ou sorcier ; mais la troupe qui le flattait et beuglait autour de lui dans cette multitude d’assemblées qu’il présida dans tous les districts, lui avait fait tourner la tête .... Tout en le plaignant,