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tout dévoué à l’élément anglais ; aussi, il s’ensuivit une lutte à mort entre ces deux branches de la législature. Le Conseil Législatif et le gouverneur, qui n’étaient pas responsables vis-à-vis du peuple, voulaient garder le pouvoir administratif et gouverner, tandis que la Chambre d’Assemblée, qui représentait la nation, s’y opposait énergiquement. Des combats oratoires a charnés s’engagèrent dans les Parlements, spécialement à la première session où les Anglais voulaient nommer un des leurs à la présidence et, qui plus est, voulaien. exclure la langue française dans le Parlement. Les Canadiens étaient alors isolés, on voulait même les angliciser, parce qu’on disait qu’ils voulaient secouer le joug de l’Angleterre, et on ne leur permettait pas même de faire venir des livres de France. M. de Larochefoucault-Liancourt étant venu, en 1795, au Canada, on refusa à ce savant voyageur l’entrée du Bas-Canada et il ne put visiter que le : Haut-Canada, le gouvernement donnant pour raison que des espions, des séditieux voulaient soustraire les Canadiens à la domination anglaise. Ce projet d’anglicisation étant enraciné chez les Anglais, les Canadiens étaient mal vus et avaient toutes les difficultés du monde à obtenir des concessions du bureau des terres, qui était au pouvoir du Conseil Exécutif, tandis que les Américains en obtenaient à volonté. Jusqu’en 1806, la liberté de la presse fut inconnue au Canada. Ce ne-fut qu’à cette époque de 1806 que le journal Le Canadien fut fondé dans les intérêts de la population canadienne-française. L’oligarchie semblait donc dominer alors en reine souveraine, Le Conseil Exécutif, la majorité du Conseil Lé-