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de la rivière et l'un des soldats fut blessé. On tira de plus d’une grange qu'il y avait sur la route ; mais elle fut aussitôt détruite et les troupes arrivèrent au village de St-Charles.

Les insurgés avaient fortifié ce village par trois côtés seulement par où ils attendaient les troupes, savoir les côtés de Chambly, de St-Denis et de la Rivière, laissant le côté de Masca ouvert, sans doute pour faciliter leur retraite, sans prendre garde que l’ennemi la leur coupait aisément en se dirigeant sur ce point ; ce qui ne manqua point. Le colonel Wetherall s’avançant de ce côté fut assailli par un feu meurtrier de la part des insurgés, mais voyant qu’il ne pouvait pas frapper la de coups décisifs, il s’avança à proximité des fortifications et fit jouer son artillerie qui foudroya tout le village et tua un certain nombre de patriotes dont les chefs, ayant pris la fuite, laissèrent la victoire aux troupes. Pendant deux heures, le combat fut acharné de côté et d’autre : le major Ward emporta plusieurs positions à la baïonnette, pendant que l’artillerie sous les ordres du capt. Glasgow causait d’affreux ravages dans le camp des rebelles.

On porte le nombre des morts parmi ces derniers à 200, les blessés & 300 et les prisonniers à 60, ce qui monterait les combattants à 560. Le nombre des fuyards est bien petit, car on n’y compte guère que les chefs. Mais quand on mettrait les insurgés à 6, à 7 cents, qu’est-ce que c’est pour combattre sans ordre et mal armés sous un chef incapable comme T. S. Brown ? En vérité, où était le calcul des chefs d’entamer une