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dents Fils de la Liberté s'étant assemblés comme à l’ordinaire, le 6 octobre, dans la maison de C. Rodier, écuyer, alors occupée par un nommé Vigeau, au nombre de 500 4 600, ils furent agacés par une cinquantaine de constitutionnels, à leur sortie, soit par un simple badinage, soit pour les exciter à faire quelque échauffourée qui donnât occasion au Doric Club de s’en venger ou de commencer la guerre civile. Malheureusement ces enfants perdus du parti patriote s’abandonnèrent à la violence : ils chassèrent les constitutionnels à coups de batons, de pierre et de carabine ; mais aucun ne fut blessé mortellement, quoiqu’un grand nombre de constitutionnels eût été très maltraité. Fiers ou plutôt dupes de cette victoire facile, les Fils de la Liberté attaquèrent la maison du Docteur Robertson, magistrat de la cité et brisèrent les vitres.

Bientôt les bandes du Doric Club, qui n’attendaient probablement que cette attaque, accoururent en si grand nombre que l’armée de Papineau s’effaça comme par enchantement, et personne n’osa plus se montrer. Dans le faubourg St-Louis, les volontaires s’emparèrent d’un drapeau révolutionnaire et d’un certain nombre de fusils, Le bureau du Vindicator fut réduit en pièces, et celui de La Minerve fut assez endommagé pour forcer son éditeur à renoncer à sa publication, et à peine put-il faire ses adieux à ses abonnés. Les troupes furent alors appelées et elles rétablirent ordre dans toute la ville.

Dans les campagnes, des politiques exaltés parcouraient les chemins la nuit, ils tiraient des coups de fusils dans les maisons des Chouayens, comme ils nommaient