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mais irrita au plus haut point la fibrine irritable du parti patriote, qui avait vanté jusque là le patriotisme exagéré des Evêques et d’un certain nombre de curés, non pas qu’ils y ajoutassent foi, mais pour faire des dupes chez un peuple éminemment religieux.

La Minerve, journal écrit en français, et le Vtndicator en anglais, organes du parti agitateur dans le district de Montréal, vomirent feu et flammes à cette occasion, et allèrent même jusqu’à accuser l’Evêque d’arracher des smogleurs ou contrebandiers toutes les provisions d’im- portation de sa maison. Par ces accusations absurdes, au lieu de justifier leurs déclamations illégales en prê chant publiquement la contrebande dans les assemblées publiques qu’ils faisaient partout et fréquemment à la porte des églises, à l’issue du service divin du matin, ils nuisirent à leur parti en faisant ressortir la condamna- tion d’une illégalité qui démoralisait le peuple sans lui faire aucun bien ; car les officiers de douane devinrent plus vigilants, et loin de laisser passer les contrebandiers sans payer, ils confisquèrent plus que jamais les charges non payées.

Mais l’insulte et l’outrage éclatèrent d’une manière encore plus atroce contre l’Evêque et le clergé, lorsqu’il donna, à l’exemple de tous les Evêques du Canada, un mandement d’action de grâce à l’avènement de la Reine Victoria au trône d’Angleterre ; et plus encore lorsqu’il lança contre le parti révolutionnaire son mandement de fidélité comme sujets anglais et fidèles. Nous ne parle- rons de ces deux mandements qu’après que nous aurons