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i837> et qui fut suivi d’un grand dîner de i6o couverts au palais épiscopal, et où se trouvait un grand nombre d’évêques, Monseigneur de Montréal s’adressa au clergé par l’allocution suivante :

" Comme il ne peut se rencontrer une occasion plus " solennelle que celle-ci, ni une réunion plus nombreuse " du clergé, il allait en profiter pour donner aux pasteurs " des paroisses quelques avis de la plus haute impor- " tance, dans les circonstances oïi se trouve le pays, " savoir : que les pasteurs devaient faire tous leurs efforts " pour rétablir la charité et l’union parmi leurs ouailles ; " qu’ils devaient représenter à leurs paroissiens, qu’il " n’est jamais permis de se révolter contre l’autorité légi- " time, ni de transgresser les lois du pays ; qu’ils ne " doivent point absoudre dans le tribunal de la péni- " tence quiconque enseigne ou qu’il est permis de se " révolter contre le gouvernement sous lequel nous avons " le bonheur de vivre, ou qu’il est permis de violer les lois " du pays, particulièrement celle qui défend la contre- " bande, bien moins encore est-il permis d’absoudre ceux " qui violent ces lois ou enseignent de les violer."

Cette allocution, sollicitée depuis longtemps par plu- sieurs amis de l’Evêque, fut accompagnée d’un tonnerre d’applaudissements. L’orateur proposa après cela la santé du roi Guillaume IV, qui fut accueillie avec enthou- siasme et accompagnée du chant God save the Kïng, chanté avec action et debout.

La courte mais précise allocution de l’Evêque de Mon tréal fut rapportée dans tous les journaux de la Province ;