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de soldats dans le pays, ils ne paieraient plus de dîmes, de lots-et-ventes, etc. Si quelqu’un faisait quelques ob- jections, on lui disait aussitôt : Mais êtes-vous donc du côté des Ecossais ? N’êtes-vous pas Canadien ? Que sont vos représentants ? des Canadiens ; que sont les oppo- sants ? des Ecossais. Tout le monde est de ce côté-là. Vous ne voyez que quelques traîtres Chouayens de l’autre côté. C’est ainsi qu’on se faiisait des partisans chez les ignorants et les chercheurs de célébrité. C’était crier dans le désert que de s’opposer à ce torrent qui entraî- nait les masses dans des assemblées publiques qu’on convoquait par toute là. Province.

Ce qui avait empêché le clergé de suivre la marche de la politique de la Chambre d’Assemblée, furent les 92 résolutions qui contenaient la destruction indirecte de la constitution et donnaient lieu à un état d’anarchie cent fois pire que l’état du despotisme du Downing- Street. La demande d’un Conseil Législatif électif, était une pomme de discorde propre à tout bouleverser et à détruire les contrepoids de la constitution.

Il faut donc un intermédiaire, un médiateur légal et l’arbitre impartial des droits de chacun ; autrement il y a désordre, anarchie, et c’est la force brute qui commande au lieu des lois. Quel doit être ce corps incorruptible, indépendant, qui tienne la balance ? C’est la Chambre haute. Une association d’hommes qui soient aussi indé- pendants du peuple que du gouvernement, mais qui aît des intérêts puissants dans le pays, afin qu’ils soient liés par leur propre intérêt à ce que le pays marche bien et