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Girod se voyant cerné et sur le point d’être pris, se fit sauter la cervelle avec un pistolet qu’il avait en main. Son corps fut transporté en ville et enterré sur la côte à Barron, à l’endroit où les 4 chemins se croisent. Ainsi périt cet homme dont les antécédens sont encore une énigme, et dont la vie en Canada fut une suite d’in- trigues, d’agitation et de forfaits politiques.

Le révérend Chartier, les Lorimier et le Dr. O. Brien, prirent leur route par les concessions éloignées, se diri- geant sur Berthier. Ils traversèrent le fleuve à Sorel, ils se rendirent dans le Township du côté de Drummond- ville, et après bien des traverses, après avoir été même arrêtés trois fois et s’être heureusement évadés, ils par- vinrent à se rendre sur le sol américain. Féréol Pel- tier s’y rendit aussi ; mais on ne sait par quelle voie. Tous les autres chefs furent arrêtés et conduits dans les prisons de Montréal.

Presque toute la paroisse de St-Benoit eut à soufiFrir considérablement du pillage ; les omemens de l’église étaient riches et nombreux ; ils furent tous enlevés ; par la suite cependant on en a retrouvé quelques-uns ; mais la majeure partie est demeurée en mains étrangères. On a accusé les volontaires de St- André de la plus grande partie des désastres ; on dit qu’ils conservaient rancune aux habitans de St-Benoît, à cause de leurs querelles réitérées dans toutes les élections et surtout dans celle de 1834. Quoi qu’il en soit, il est un fait certain, c’est que le village de St-Benoît n’est plus qu’un amas de ruines.

Après la destruction de St-Benoît, la grande partie des troupes revint immédiatement à St-Eustache, et un détachement se rendit à Ste-Scholastique avec les vo- lontaires de St-André. Sur la route ils réduisirent en cendres la maison de M. Jacob Barsallou et celles de M. Major, de la Belle Rivière.

Le village de Ste-Scholastique était dans la terreur, tous les habitans étaient dans des angoisses difficiles à peindre ; ils s’attendaient à voir leur village éprouver le sort de St-Benoît, car ils n’avaient que trop secondé les