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PREFACE, ix

a de plus utile & de plus interessant ; & on verra bien que souvent mes égards pour eux m’ont été plus chers que ma réputation ; car il ne faut pas compter pour rien qu’un Auteur supprime des traits d’érudition qu’il a sous fa main, & qu’il ne lui couteroit que la peine de transcrire.

Voici donc la méthode que j'ai suivie. Lorsque je me sers du témoignage d’un Auteur, j’en rapporte ordinairement les paroles, & j’en donne la traduction ; & lorsque cette traduction manque, le discours qui précède ou qui suit la citation, en fait assez connoître le sens. J’observe, autant qu’il est possibîe, de citer les plus anciens, avant ceux qui ne sont venus qu’après ; ainfi Homère & Hesiode parmi les Poètes, Hérodote & quelques autres parmi les Historiens, sont toujours préférés à ceux qui les ont suivis. Ce n’est pas que je néglige ces derniers : ils ont pu consulter des Traditions, ou des Ouvrages qui subsistoient de leur temps ; & les premiers sans doute n’avoient pas tout dit : il n’est ici question que de la préférence que je donne aux uns sur les autres. Les Poëtes qui nous ont transmis tant de fictions, sont pourtant, quoiqu’on en dise, les premiers dépositaires des Traditions anciennes de la Grèce, & ses premiers Historiens, puisqu'on ne commença que fort tard à y écrire en Prose.

Aux Poëtes & aux Historiens j’ai quelquefois joint les Médailles & les Inscriptions, parce que ce sont autant de Monumens qui attestent l’ancienne Tradition.

A l’égard des Modernes qui ont travaillé sur cette matière, je me contente de rapporter leur sentiment en gêneral, & celles de leurs preuves qui m’ont paru les plus cou-


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