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rêvé, dans les bras de la bien-aimée qui l’avait si longtemps appelé avec un sourire bleu.

Et, dans une alcôve faite de rayons, ivre d’amour, il étreignit pour jamais la lumineuse fiancée ; Et ils s’aimèrent longtemps, bien longtemps,

D’amour limpide comme l’étber, sans inquiétudes, sans angoisses, sans jalousie et sans pleurs.

Mais, un soir, le poète s’accouda comme autrefois à sa fenêtre, et regarda la terre… avec regret.

Marie KRYSINSKA.

L’ALPHABET MORSE
FANTAISIE TÉLÉGRAPHIQUE

I

Albert Purty a dix-neuf ans.

C’est un garçon très bohème.

Il n’aime pas la famille.

Il a horreur du travail.

Surtout des sciences.

Il est poète sans faire de vers.

Pourtant il faut qu’il soit bachelier.

Aussi travaille-t-il ; — malgré lui, il est vrai.

Son père lui donnera sa liberté dès qu’il aura son diplôme et une position.

Il pioche sa physique. — Chapitre de l’Électricité.

Paragraphe des Piles et de leur application au télégraphe.

Albert Purty trouve l’alphabet Morse très ennuyeux.

Il l’apprend quand même.

Pourquoi ? Parce qu’il le faut.

II

Albert Purty a dix-neuf ans et deux mois.

Il est bachelier ès sciences.