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Dauphin fils de Louis XV, M. et madame Necker, madame de Staël dans sa jeunesse, J. J. Rousseau, André Chénier, pour le dernier siècle ; Xavier de Maistre, Benjamin Constant et madame Récamier, Villemain, Berville, M. de Bacourt, les généraux de la guerre de Crimée, M. Viguier, pour l’époque contemporaine, sont les principales figures qu’éclairent tour à tour ces fines et consciencieuses études.

Toutes ces études, nous dit l’auteur, n’ont entre elles « d’autre lien que le sentiment qui les a inspirées, l’amour ardent de la patrie française. » Mais le lien suffit, car cet amour anime tout le volume, aussi bien dans la peinture des plus nobles efforts, des plus beaux dévouements, de grands talents et de grandes vertus, que dans la constatation douloureuse des humiliations subies.

Il est bon, en effet, il est sain d’étudier, comme le fait M. Mézières, les jours sombres de notre histoire, de rechercher avec soin et de signaler les fautes qui ont amené nos revers passés. C’est là l’œuvre patriotique de l’historien et du moraliste. À nous d’en faire notre profit pour l’avenir.

Notre future route de l’Inde, par Verney Lovett Cameron, traduit de l’anglais : Hachette et Ce, éditeurs. — Voici la relation d’un voyage entrepris en 1878 par sir Verney Lovett Cameron pour aller « constater les entraves ou les facilités que pourrait rencontrer » l’établissement d’une voie ferrée entre le golfe Persique et la côte méditerranéenne. Chypre, Beyrouth, Homs et Balbek, Tripoli, le Liban, Hamah, Alep, Orfa, Diabekr, Nisbin, Mossoul et Bagdad en sont les principales étapes. Les descriptions sobres mais précises des pays parcourus et des nombreuses ruines de villes et de monuments dont l’auteur nous entretient en véritable archéologue ; le récit plein d’humour des incidents survenus dans un aussi long voyage ; les études de mœurs soigneusement esquissées ; ainsi que les considérations techniques, financières et politiques qui terminent le volume, en rendent la lecture aussi attrayante qu’instructive.

Le 25 octobre a eu lieu la séance annuelle des cinq académies. Après une lecture de M. Émile Perrin sur Deux portraits de Molière, notre collaborateur, Victor Cherbuliez, a lu Un Épisode de la dernière campagne du Soudan.

M. Alphonse Martin a fait, avec un très grand succès, mardi dernier, une conférence sur la « Fille dans la littérature moderne, de Balzac à Zola » (Salle des Capucines).

Fr. DESPLANTES.
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