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Décidément, cette année, les théâtres n’ont pas de chance, il n’y a guère que les reprises qui aient été fructueuses, je parle du moins pour la généralité.

Aux Bouffes, une autre reprise : Gillette de Narbonne, d’Audran.

À propos du tableau du Tour du Monde représentant la pleine mer. Vous n’êtes pas sans savoir que les flots sont représentés par une grande toile peinte sous laquelle courent des petits garçons. À l’ancienne Porte Saint-Martin, au fameux décor du Fils de la Nuit, je crois, la mer devait naturellement être tout le temps en fureur. Quelquefois les flots mollissaient ; les gamins s’arrêtaient. Harel, le directeur, accourait alors et lançait au hasard sous la toile de grands coups de pieds. Savez-vous comment il appelait cela : ranimer la fureur des flots.

MASCARILLE.

Nous adressons toutes nos félicitations à M. Pasdeloup pour l’héroïsme qu’il a montré en répondant favorablement à la demande de la Société nationale de Musique.

Comptant au nombre de nos amis presque tous ceux des jeunes compositeurs qui se sont fait entendre au concert du dimanche 30 mars, nous prions nos lecteurs de nous permettre de nous abstenir de toute réflexion au sujet des œuvres à l’exécution desquelles nous avons assisté ; nos éloges ou nos critiques pourraient être accusés de partialité.

Il est regrettable que le public n’ait pas mieux répondu à l’appel qui lui a été fait. Le but de la Société nationale de Musique est des plus louables et mérite des encouragements sérieux. Elle compte d’ailleurs parmi ses membres plusieurs de nos grands compositeurs, et il est bien certain que quelques-uns des jeunes sociétaires deviendront aussi un jour la gloire de l’art musical français.

L. K.

SALON DE 1884

AVANT LE VERNISSAGE

Les toiles sont encore entassées pêle-mêle dans les dépendances du Palais de l’Industrie, les œuvres de sculpture sont à peine parvenues à leur destination, que déjà on veut savoir ce qu’on verra au Salon. À Paris surtout la curiosité est grande, car là on vit plus près des artistes et on suit avec plus d’attention le mouvement qui s’accentue chaque jour en faveur de l’art sous toutes ses formes.

Et cette impatience du public de voir s’ouvrir les portes de l’exposition est encore une forme de sa sympathie pour les artistes qui ne sera pas la moindre gloire de notre siècle.

Aussi chaque année, lorsque revient le mois des fleurs, voit-on le chroniqueur se glisser furtivement parmi les cadres, les plâtres et les marbres, prendre à la hâte quelques notes et revenir donner à ses lecteurs le résultat de ses indiscrétions. C’est ce travail que nous avons fait et les lecteurs de la Libre Revue jugeront par eux-mêmes des promesses que les travaux du jury nous donnent.

Il a travaillé sans relâche, ce jury, et dès aujourd’hui, il a terminé