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nach qui s’est chargé de transporter l’œuvre sur la scène. Il est d’ailleurs coutumier du fait. À ce propos un autre roman, un des derniers livres et des derniers succès de notre confrère Alphonse Daudet, Numa Roumestan, va, dit-on, être aussi transporté sur la scène. C’est M. Ad. Belot, qui exécuterait la chose. Je lui souhaite de tout mon cœur une belle el bonne réussite, car c’est là une des œuvres de Daudet que j’aime le plus, bien que, je l’avoue tout bas, elle nous ait un peu piqué au défaut de la cuirasse ; mais la piqûre était si spirituellement faite, et parfois si vraie, qu’il n’y a eu que quelques vieux moroses qui s’en sont fâchés. Et puis, est-ce qu’il n’en est pas, lui aussi, de Tarascon ? — est-ce qu’il ne fait pas, comme les meilleurs d’entre vous, chanter la cigale et aimer la Provence ? — Et nous les jeunes, nous qui arrivons à peine, je vous assure que nous l’aimons bien et que c’est fièrement que nous emboîtons le pas derrière lui. La comédie me semble d’ailleurs déjà toute taillée dans l’œuvre.

Le Gymnase continue les représentations du Maître de Forges, d’Ohnet, et le succès est toujours le même. Il n’y a qu’à lire le chiffre des recettes pour en être persuadé.

Le Palais-Royal annonce les dernières de Ma camarade ; on nous promet pour la première quinzaine d’avril Le Train de plaisir.

La Gaieté a repris l’éternel Courrier de Lyon. Inutile de vous dire qui joue Choppart. Vous imagineriez-vous le Courrier de Lyon sans Paulin Ménier ?

Les Folies Dramatiques ont laissé en plein succès François les Bas Bleus. Il leur fallait donner la Fille de Mme Angot. Leur traité avec les auteurs les y oblige ; sans cela la pièce sortirait de leur répertoire, ce qui, j’en suis sûr, ne gênerait pas beaucoup les auteurs, qui aimeraient bien à voir leur œuvre, près de neuf ibis centenaire, sur quelque théâtre de boulevard, avec une interprétation capable de piquer la curiosité du public.

Les représentations de Sarah Bernhardt, dans la Dame aux Camélias, vont cesser. Nous avons été revoir la grande actrice ; et notre émotion a été la même qu’au premier jour. Elle est admirable au cinquième acte ; sa mort est une des plus belles choses que nous ayons vues sur la scène.

À ce propos une indiscrétion ; un des lecteurs de la Libre Revue lui a envoyé ces jours-ci, au sortir du théâtre, des vers que le hasard a fait tomber entre nos mains. Nous les donnerons dans notre prochain numéro. — Les vers n’étaient pas signés, mais en cherchant bien nous en découvrirons l’auteur.

Les concerts, qui ont tant tardé a commencer cette année, se suivent