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BÊTISES D’ILLUSTRE

Il y a quelque temps, le roman de Jane la Pâle nous tombait sous la main.

Ce roman figure parmi les Œuvres de Jeunesse de Balzac, — primitivement signées Horace de Saint-Albin, fruit possible d’une association avec Horace Raisson.

Nos doigts méprisants feuilletaient rapidement les pages. Nos yeux distraits et défiants les parcouraient et les entrevoyaient brumeuses, comme un paysage que cachent, dégradent ou abolissent les nuées et la pluie.

Peu à peu nous fûmes surpris et ravi de rencontrer l’embryon de l’avenir ; des tronçons épars de colonnes ; la masse confuse, pâle, grêle encore du splendide monument futur.

Et nous poursuivîmes fructueusement notre lecture, ou plutôt nos découvertes.

D’après le titre et la date de la publication, nous nous imaginions heurter quelque Scott de pacotille, ennuyeux, fade, banal, vide et prétentieux. Notre supposition portait entièrement à faux.

L’histoire demeure contemporaine de l’époque où elle parut. L’action et le drame restent intimes, placés plutôt dans les sentiments que dans les faits. La réflexion émane même de l’écrivain et dévoile déjà le contemplateur promis.

Des observations éclatent « passim », que reproduiront et Béatrix et les Employés. Ainsi d’une allusion au célèbre tableau de Guérin et de la pose d’écouteuse de la sœur de Didon.

Ainsi également de l’évocation des tarets qui minèrent la Hollande.

À propos d’une des deux héroïnes qui s’appelle Eugénie, — comme mademoiselle Grandet, une remarque se présente. Elle appuie sur