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présentée par la propriété de leur modeste foyer domestique. »

M. le président : « Maître Foucart, si les grèves servent la Compagnie d’Anzin, votre plaidoirie pourrait la servir : il en peut sortir une grève nouvelle. »

Me Foucart : « Une coalition légale et pacifique, peut- être ; une grève à réprimer, non pas. »

Le tribunal se retire pour délibérer.

Après une heure environ, il rentre à l’audience, et M. le président prononce un jugement qui condamne Cuvelier, Richard et Leclercq à deux mois d’emprisonnement ; Gogneaux et Descamps à un mois ; Delvincourt, Tonneau, Carniaux, Gras et Coquelet à quinze jours, Flament et Crombez à dix jours ; Lemoine, Montuel, Hurez, Tison, Gardinal et Prévost à six jours ; Bricout, Dubois, Souris, Wuilmart, Loubel et Stil à trois jours, Dureux, Détrez, Caudron et Villet à vingt-quatre heures de la même peine.

Une foule nombreuse de parents des prévenus, d’ouvriers et d’industriels a suivi ces longs débats avec la plus grande attention. On voit sur la figure d’une foule de femmes qui envoient des signes de sympathie aux prévenus à leur sortie du Palais de justice la satisfaction que leur fait éprouver la modération des peines prononcées par le tribunal.