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ment de forces qui a jeté la terreur d’un bout à l’autre de la France ?

« Non.

« Sans savoir rien des faits, je disais à ceux qui m’interrogeaient à Paris, où j’étais en vacances tandis qu’ils se passaient ici : « Il suffirait du procureur impérial, du sous-préfet et de cinq gendarmes, un représentant de la loi contre mille, pour tenir tête aux sept mille ouvriers de la Compagnie d’Anzin. »

« Ils savent bien quelle sympathie ils inspirent ! Ils connaissent trop par le passé combien, de cœur, l’administration et la justice de cet arrondissement leur sont sympathiques, pour ne pas s’arrêter devant les représentations.

« Et, de fait, à lui seul, M. le procureur impérial en a contenu des milliers par sa seule présence. C’est que, pour eux, ce n’était pas seulement un homme, c’était l’opposé de l’arbitraire ; dans leur pensée il avait le plus grand, le plus haut de tous les noms : il s’appelait la loi !

« Dépouillons-nous donc de toute idée accessoire née du vaste déploiement de forces qu’a motivé une sollicitude que je comprends pour le maintien de l’ordre public, et voyons, en abordant ce qui reste aujourd’hui de cette mutinerie d’enfants échappés, à quelles faibles proportions se réduit ce monstre qui, au loin, eût pu frapper de terreur ceux à qui les journaux, exagérant les choses, parlaient de marches de garnisons et de ces deux pacifiques canons à propos desquels (quoi qu’en ait pensé M. le