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de demandes auxquelles il leur sera difficile de satisfaire, refusent en grande partie des engagements nouveaux. »


« Les profits de la Compagnie d’Anzin sont donc loin d’être diminués, et c’était peut-être bien le cas pour elle de songer spontanément qu’elle a charge de protéger les faibles, qu’elle ne doit pas songer qu’à elle, et qu’il n’y aurait pas eu trop de faveur pour le charbonnier à obtenir 4 francs par jour en 1866 dans notre bassin où la vie est si coûteuse, quand déjà, en 1833, l’ouvrier de Rive-de-Gier gagnait 5 fr. par jour.

« Cette augmentation, la suppression du régime des étiquettes, la régularisation du marchandage au moyen de l’engagement pris par la Compagnie d’adjuger au moins offrant une fois un travail mis aux enchères (la baisse faite sur le prix courant du travail fût-elle inférieure à ses espérances), l’appréciation plus équitable et moins capricieuse du mètre carré d’extraction, le retour, pour les loyers et pour d’autres points, à l’ancien ordre de choses : voilà quelle était l’ambition des ouvriers mineurs.

« Cette ambition était, il faut le dire, bien modérée et bien légitime.

« Les ouvriers auraient sans doute atteint leur but, malgré l’inégalité des situations, si, connaissant mieux la loi, s’en servant comme nous nous en servirions, nous qui avons eu le bonheur de l’éducation, ils n’avaient pas, par malheur pour eux, compromis leur cause en donnant l’occasion à la Compagnie d’Anzin de mêler la