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d’Anzin voient partout ailleurs le salaire s’élever de façon au moins à équilibrer les conséquences du renchérissement général de toutes les choses nécessaires à la vie.

« La Compagnie d’Anzin a-t-elle au moins l’excuse d’avoir été forcée à ces diminutions, à ces aggravations, par l’amoindrissement de ses splendides profits ? Le charbon a-t-il baissé depuis quelques années ?

« Qu’on le demande, je ne dis pas aux manufacturiers individuellement, leurs doléances seraient trop amères, mais à un corps constitué légalement, lisez le travail si clair et si remarquable de la Chambre de commerce de Lille adressé le 1er octobre 1866 à l’autorité supérieure. Je le recommande à vos méditations : il vaut également par les choses qu’il dit et par ceux de qui il émane.

« Je n’en extrairai que quelques lignes :


« Tous les développements des besoins de houille pour des causes, les unes permanentes, les autres accidentelles, ont exercé une grande influence sur la valeur de ce combustible. Le prix du charbon moyen sur le carreau de la mine, dans le bassin du Nord et du Pas-de-Calais, était de 12 fr. la tonne en 1864  ; il s’est élevé à 14 fr. vers la fin de l’année 1865, et a continué depuis, sans interruption, sa marche ascendante, sans qu’on puisse apercevoir les limites où elle s’arrêtera…

« Aujourd’hui, les prix moyens se sont élevés à 17 et même 18 fr. ; on s’attend d’un jour à l’autre à les voir atteindre généralement 20 fr. la tonne, et les extracteurs, encombrés