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d’être détaché de la veine, et du tierme, ou distance qu’ils ont à parcourir en les traînant.

« Il fut fait, à cette époque, grâce à l’intervention de l’autorité, droit aux réclamations des ouvriers.

« Depuis lors les exploitations se sont développées, et les bénéfices de la Compagnie d’Anzin en proportion ; il serait curieux de voir de combien de fois aujourd’hui le dividende d’un an excède la totalité du capital primitivement exposé à Anzin.

« La vie étant devenue plus chère, le prix de la journée de travail a dû être relevé partout.

« Finalement, le salaire nominal était, dans les concessions d’Anzin, de 2 fr. 75 c. par journée-type ; mais à côté de ce taux nominal sont venues successivement se placer (ce sont les griefs que n’ont cessé de formuler les charbonniers) des séries de mesures qui ont eu toutes pour but et pour résultat de l’abaisser en réalité considérablement.

« La journée n’est pas, comme on pourrait le croire, entendue d’un certain nombre d’heures de travail loyalement fournies par le mineur : elle s’entend, pour le détacheur, d’un certain nombre de mètres carrés d’enfoncement calculé suivant le degré de résistance attribué à la veine. C’est là une base essentiellement arbitraire. Quand il s’agit de la déterminer à nouveau, les porions, zélés pour les intérêts de la Compagnie, au lieu de faire opérer les travaux d’essai par des ouvriers de force ordinaire, y emploient ce qu’on appelle des hommes de confiance, individus favorisés, stylés à cette besogne, y met-