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en marchandage, ont calculé préalablement ce que l’ouvrier pourra gagner. L’augmentation sur le marchandage n’est pas d’un onzième seulement comme pour la journée ; elle peut devenir de 30 à 50 centimes ; et quand l’ouvrier se trompe, qu’il trouve avoir fait un détestable marché, le marché désavantageux est annulé ; la Compagnie d’Anzin ne force pas l’ouvrier à travailler malgré lui, quoiqu’il y ait contrat passé.

« Les ouvriers ont réclamé contre les étiquettes mises aux berlines (ces étiquettes ont pour but de faire payer chacun suivant ses œuvres) ; ils ont dit qu’on les chargeait au delà de la quantité qu’elles devaient contenir eu égard au salaire donné ; la Compagnie a fait droit à ces réclamations. Ils se sont plaints des pertes de salaires qu’ils éprouvaient par suite de pertes ou changements d’étiquettes. Pour qu’elle ne se perde plus, on mettra désormais l’étiquette au fond de la berline.

« Les hercheurs, ouvriers chargés du transport du charbon à partir de la veine dont il est détaché jusqu’à l’orifice du puits étaient autrefois au compte de la Compagnie ; les ouvriers, depuis quelque temps, avaient désiré qu’ils fussent à leur compte : ils demandent le contraire. On cherche des hercheurs.

« Les ouvriers se plaignaient qu’on les laissât trop longtemps dans la fosse, après leur travail fini, les pieds dans l’eau ; il s’agissait de leur santé : maintenant on les remontera aussitôt que leur travail sera terminé.

« On pouvait donc s’entendre sur tout, sauf sur le salaire. Les ouvriers demandent 4 francs, la Compagnie