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cassant quelques vitres, frappant aux portes, pénétrant, pour les y chercher, dans le domicile de certains de leurs Camarades ; que quelques-uns ont proféré des propos grossiers ou menaçants ; que des rixes particulières ont eu lieu ; que les femmes surtout paraissaient exaltées ; que plusieurs d’entre elles suivaient leurs maris et les excitaient ; que, d’un autre côté, l’une de celles qui avaient été réveillées avait lancé au hasard, à travers les vitres de sa maison, un tisonnier qui avait été atteindre à la tête un des prévenus, dont l’identité était devenue ainsi incontestable. À côté d’incidents grotesques, comme il y en a toujours en pareil cas, se placent une ou deux tentatives accompagnées de violences légères pour entraîner dans les groupes des ouvriers qui eussent mieux aimé rester chez eux.

Le lendemain, 24, se placent l’extinction des feux de la fosse Le Bret, à Denain, l’enfoncement de la barrière de la fosse Villard, et à cette fosse une tentative d’extinction de feux non suivie d’exécution, par suite de l’arrivée de l’autorité, bientôt suivie de la troupe.

Un fait surtout nous frappe profondément au milieu de ces incidents tumultueux, c’est le respect immense et pour ainsi dire inné de ces masses populaires pour tout ce qui est organe de la loi. On parle souvent à ce point de vue de la population anglaise, qu’on a l’habitude d’exalter au-dessus des prolétaires français. Nous doutons cependant qu’il soit possible de trouver en Angleterre, parmi la population ignorante et pauvre, des agglomérations qui poussent plus loin que celle du bassin houiller de Valenciennes le respect de