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détail de cette longue et minutieuse instruction ; elle porte tantôt sur des faits généraux, tantôt sur des faits spéciaux. Des premiers, les uns sont relatifs aux griefs des ouvriers, les autres à la naissance et au développement de la coalition, ainsi qu’aux circonstances regrettables qui sont venues s’y superposer et qui donnent lieu aux poursuites ; les derniers se rattachent à la situation particulière de chaque prévenu.

Nous remarquons avec une vive satisfaction l’aménité avec laquelle M. le président de Warenghien conduit cette instruction compliquée ; parfaitement au courant des moindres particularités de l’instruction écrite, il s’applique avec un soin et une impartialité remarquables à en vérifier et en rectifier, quand il en est besoin, le résultat par le contrôle de l’instruction orale ; il revient avec une rare patience sur chaque fait douteux, jusqu’à ce qu’il soit complétement élucidé ou que les dissentiments soit de fait, soit d’appréciation, qui devront servir plus tard de texte au réquisitoire et à la défense, soient nettement constatés.

Il résulte de cette instruction, en ce qui concerne les faits délictueux reprochés aux prévenus, qu’une coalition des mineurs d’Anzin s’étant formée, dès le 22 octobre, pour obtenir une augmentation de salaire ou la cessation de certains procédés de fixation du salaire employés à Anzin, cinq à six cents de ces mineurs, au lieu de se borner à cesser le travail ou à demander leurs livrets, parcoururent les routes, du 23 au 24, se livrant à un tapage injurieux et nocturne, troublant la tranquillité de leurs camarades endormis et celle des habitants, démontant quelques volets,