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encore, a peine à nourrir sa population, quelque faible qu’en soit la densité[1].

La race. — Il a été procédé, vers le début de 1897, à un dénombrement, duquel il résulte qu’il existait dans les vallées 44 agglomérations, 1042 maisons, et 5210 habitants.

Les Andorrans sont de race catalane. Leur langue, qui présente, suivant les localités, des différences sensibles, est le catalan mélangé d’apports étrangers, ariégeois au Nord, castillans au Sud. Ils sont de taille plutôt petite, d’aspect frêle, mais nerveux et résistants. Le costume des femmes est banal ; pour aller à l’église, elles prennent le capulet, caputxo, quelquefois surmonté d’une sorte de corne qui part de l’arrière, caputxo a crista. Parmi les hommes, quelques vieillards, une demi-douzaine peut-être, portent encore le bonnet de laine violette, la veste de bure à col droit et larges revers, la ceinture noire, les culottes de velours bleu, les guêtres et les sandales.

Les Andorrans sont hospitaliers, discrets, avisés ; cette poignée de montagnards tient tête aux diplomates avec une souplesse merveilleuse. On leur reproche d’être dissimulés et intéressés. Les administrateurs appelés pour la première fois dans le pays feront sagement de ne pas prendre à la lettre les protestations de dévouement qui ne manqueront pas de les accueillir. Les habitants des Vallées aiment la chasse, les cartes et la danse. Ils n’ont pas pour les travaux

  1. D’un tableau produit aux Cortès par M. Carvajal, j’extrais les quelques chiffres suivants, indiquant la valeur des importations espagnoles en Andorre. On y remarquera le chiffre élevé de l’importation du vin : à l’inverse de bien des montagnards, l’Andorran fait une grande consommation de vin et d’alcool ; même parmi les plus misérables, le vin est d’un usage courant. Les enfants lui doivent souvent des couleurs factices et un teint flétri qui fait peine à voir. Au surplus, il faut se rappeler que, dans l’intérêt de sa thèse, M. Carvajal avait une tendance à majorer les valeurs.
    Vin 
     180.000 pesetas ;
    Chocolat 
     64.000 »
    Tissus divers 
     27.000 »
    Seigle 
     25.000 »
    Huile d’olive 
     20.000 »
    Eau-de-vie 
     24.000 »
    Cierges de chandelles 
     15.000 »
    Phosphore 
     20.000 »

    Au total, 507.419 pesetas (Las Cortes españolas y las franquicias de Andorra, pp. 10-12).