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TROP PENSER ME FONT AMOURS


Trop penser me font amours, dormir ne puis
Si je ne vois mes amours toutes les nuits.
 
« Comment parlerais-je à vous fin franc cœur doux ?
Vous y parlerez assez, mon ami doux :
Vous viendrez à la fenêtre à la minuit ;
Quand mon père dormira j’ouvrirai l’huis. »
 
Trop penser, etc
 
Le gallant n’oublia pas ce qu’on lui dit,
De venir à la fenêtre à la minuit ;
La fille ne dormait pas, tantôt l’ouït :
Toute nue en sa chemise et lui ouvrit.
 
Trop penser, etc.
 
« Mon ami, la nuit s’en va et le jour vient :
Départir de nos amours il nous convient ;
Baisons-nous, accolons-nous, mon ami gent,
Comme font vrais amoureux secrètement. »
 
Trop penser, etc.