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MON MARI EST BIEN MALADE


Mon mari est bien malade,
En grand danger de mourir ;
Je vais chercher le médecin
Pour venir autour de lui.
Je t’aimerai mieux, mon mari,
Je t’aimerai mieux mort qu’en vie.

Je n’étais pas à moitié chemin
Que les cloches sonnaient pour lui.
Je m’asseois sur une pierre,
Au lieu de pleurer, je ris.

Je retourne à la maison
Je le trouve enseveli,
Je me suis mis’ à pleurer
Mais ce n’était pas pour li.

C’était pour mes deux aunes de toile
Qui étaient autour de li.
Avecque mon ciseau d’argent
Point à point je l’décousis.

Je le tirai par l’oreille,
Sur la rue je le traînis ;
Quand il fut au cimetière
Au lieu de pleurer, je ris.

Je m’en vais au cabaret,
Un bon quart d’eau-de-vie j’ai pris,
Un bon quart d’eau-de-vie j’ai pris
Pour dire adieu à mon mari,
Je t’aimerai mieux, mon mari,
Je t’aimerai mieux mort qu’en vie,

(Environs de Lorient.)