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DIEU GARD’ CELLE DE DÉSHONNEUR.


Dieu gard’ celle de déshonneur
        Que j’ai longtemps aimée !
Avec elle par grand’ douceur
        Ma jeunesse ai passée.
Or vois-je bien que c’est folleur[1]
        D’y avoir ma pensée,
Puisqu’elle m’a dit par rigueur :
        « Notre amour est finée. »

À pourpenser je me suis mis
Quel déplaisir lui avais fait :
Jour de ma vie ne lui mesfis,
Ni ne le voudrais avoir fait.
Pour bien faire souvent mal sourd,
        C’est vérité prouvée :
Dieu soit loué du temps qui court !
        J’aurai mieux l’autre année.

  1. Folie.