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Il se fait un dieu de son ventre
Et son estomac est un antre
Qu’il comble jusqu’à son menton,
De veau, de bœuf et de mouton.
Vive, vive, etc.

À droite il prend de la giblotte,
À gauche de la matelotte,
Et rafle, en expert compagnon,
Rognon, oignon et champignon.
Vive, vive, etc.

Dieu sait comme il pèle une éclanche !
Il racle un gigot jusqu’au manche ;
Et tel qu’un dogue furibond,
Jusqu’à l’os il ronge un jambon.
Vive, vive, etc.

Puis il faut voir comme il se rue
Sur le saumon, sur la morue,
Sur barbue et sur barbillon,
Et sur turbot en court-bouillon.
Vive, vive, etc.

Aucune arête ne l’arrête ;
Au fond de son gosier qui prête,
Il est prouvé qu’un esturgeon
Glisse et coule comme un goujon.
Vive, vive, etc.

Mais voulez-vous qu’il se régale
D’une manière sans égale ?
Brunet vous dit : Faites-lui don,
Pour rôti, d’un dodu dindon.
Vive, vive, etc.

N’oublions pas qu’il boit les truffes
Et qu’à la façon des tartuffes,
Il s’en fait, par distraction,
Toute la distribution.
Vive, vive, etc.