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PETITE ABEILLE MÉNAGÈRE[1]


Petite abeille ménagère,
Si vous ne cherchez que des fleurs,
Approchez-vous de ma bergère,
Vous pouvez bien vous satisfaire :
Sa belle bouche a des douceurs
Que l’on ne trouve point ailleurs.

Pourquoi descendre dans la plaine,
Et chercher des fleurs dans les champs ?
Pourquoi vous donner tant de peine ?
Reposez-vous près de Climène,
Vous en trouverez en tout temps,
En hiver ainsi qu’au printemps.

Où trouver plus de fleurs écloses
Que sur le teint de ma Chloris ?
En tout temps on y voit des roses
Qui font honte aux plus belles choses,
En tout temps on y voit des lys,
Dont ses attraits sont embellis.

Ah ! Dieu, que cette belle bouche
Fait goûter d’innocents plaisirs !
Sitôt qu’un tendre amour la touche,
Elle cesse d’être farouche,
Et fait connaître ses désirs
Par des baisers et des soupirs.

(Brunettes, 1703.)
  1. Voir la musique au supplément.