Page:La belle Cauchoise, 1788.djvu/97

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 91 —


Je passai le reste du jour à maudire mon fichu Croc, jusqu’à neuf heures du soir, où ma maquerelle m’annonça un homme bien vêtu et des mieux bâtis : Il jeta trois louis sur la table, Je fis d’abord la difficile. Et si bien, qu’il mit trois autres louis dans mes tétons. Dieu sait avec quelle joie je levai après cela mes jupes ! Le jeune cavalier fut on ne peut plus content de moi.

Mon charmant jeune homme revint me trouver un beau matin. Il me dit : tu m’as donné la vérole, ce soir nous viendrons au nombre de six jeunes gens, deux te foutront en cul, pour ne point avoir la vérole, quant à moi qui l’ai déjà, je me fous d’entrer dans ton con ; pour les autres jeunes gens, je te charge de leur en flanquer autant qu’à moi : ce sont des bougres dont je veux me venger.

Mes champions vinrent à l’heure convenue : Ils débutèrent par la fouterie la plus nouvelle. Deux jeunes gens me jettèrent d’abord sur le lit ; l’un prit son poste dessous moi, il commença à m’enculer avec une tel aisance[ws 1], qu’on ne saurait jamais mieux s’y prendre ; l’autre m’enconna en se cramponnant sur moi de façon

  1. Note de Wikisource : Il faut lire ici "une telle aisance" et non "une tel aisance" cf. édition de 1822, p. 107 : Gallica