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sible à une putain de voyager plus agréablement ? Aussi arrivai-je à Paris avec tout le contentement possible. Mon Barnabite me fit mille remerciements, et remporta la vérole la mieux conditionnée. Quant au jeune homme je l’exhortai à venir me voir quelquefois, chez ma marchande de modes, qui me reçut en vraie amie ; aussi me loua-t-elle un appartement dans le marais, où, par les soins du fameux Quertaut-Audoucert, je parus être parfaitement debarrassée, en un mois de temps, de ma galanterie.

Après ce terme, je ne tardai pas à m’afficher. Je parus dans Paris sur le vrai ton de putain. Bien des gens méprisent le Marais ; quant à moi, je le trouve excellent, pour y exercer mon métier : Les robins sont de toutes les saisons ; le Marais est pour ainsi dire leur patrie ; la preuve en est, c’est que j’en vis foutre en très-grande quantité chez moi : ils venaient tous se délasser chez la Pumonti, c’est le nom que j’avais pris au Marais, parce que ce Morontcour, me parut avoir besoin de renouvellement, pour donner du nouveau au public.