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uns se branlottaient le vit et le con, tandis que d’autres enfin foutaient en tétons. Le pauvre abbé avait beau regarder ces tableaux vivants, rien ne lui rendait ce qu’il avait perdu.

Vers les onze heures et demie, il fallut pourtant faire place aux fouteurs fatigués et devenir nous-mêmes de nouveaux athlètes. Tout le monde se leva de table, on conduisit le pauvre abbé tout honteux dans la galerie, on se partagea en deux bandes qui se rangèrent sur deux lignes et le champion impuissant fut condamné à passer trois fois dans le milieu pour recevoir la petite galanterie dont on allait le gracieuser ; il reçut par ce moyen 117 pichenettes qui ne le firent pas mieux bander qu’auparavant, après quoi l’un retourna au salon. L’abbé devint alors le sujet de la conversation, et le pauvre diable confus et décontenancé se mit sur un sopha et tâcha de s’escrimer de son mieux auprès de moi, mais il eut beau faire, après avoir passé une demi-heure entière à se tourmenter et me tracasser sans en devenir plus chaud pour cela, il fut forcé sur le minuit de se retirer comme s’il eut été un nouvel Abeilard.