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— Monsieur, vous m’avez fait le plus grand outrage que l’on puisse faire à une femme. Vous m’avez empêché inhumainement de voir le seul homme que j’aimais au monde : il faut que vous me rendiez à lui, ou bien vous vous repentirez amèrement de m’avoir offensée. Si vous êtes dans la bonne intention de me rendre service à cet égard, vous pourrez compter sur toute ma reconnaissance. Il voulut se dissimuler qu’il eut instruit le financier de mes intrigues : je l’en fis pourtant convenir ensuite. Alors il me promit la réparation la plus complète.

J’attendais avec la plus vive impatience le résultat de ma harangue, quand quelques jours après mon financier vint me trouver : il avait un air de conquérant. Il me trouva au lit, et commença par me donner des petites marques de tendresse ; il vint ensuite me cajoler à ma toilette. Après mille agaceries il me dit : La bonne conduite triomphe de la calomnie. Sois toujours sage, je me repose sur toi, je veux même que dès aujourd’hui tu ailles chez ta bonne amie la Duttey, c’était le nom de mon amie ; le calomniateur qui