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tes rien à personne au moins de ce que vous venez de voir ; Car si je vous aimais moins, vous ne m’auriez point trouvée dans cet état.

Elle me fourra aussitôt sa langue dans la bouche, puis me prenant les tétons : qu’ils sont jolis ? qu’ils sont charmants ! dit-elle. Hélas ! que sont devenus les miens ? Elle me porta ensuite la main sur sa gorge, qui était d’une peau livide et tannée. Sœur Prudence n’avait pourtant que quarante ans, mais elle avait baisé pendant quinze ans et avait eu plusieurs enfants. J’appris tout cela dans les diverses conversations que j’eus dans la suite avec elle : il n’est donc plus étonnant dès lors qu’une femme peut avoir des tétons tels que je viens de les représenter et que son con fut dans l’état où je l’avais vu. Tout métier use, rien n’est plus certain : je n’ai aujourd’hui que vingt-huit ans, et je suis en vérité déjà plus à plaindre que ne l’étais alors sœur Prudence. Je ne pus m’empêcher de lui marquer l’étonnement où me jetais la comparaison que je faisais de ces pièces avec les miennes.

— Hélas ! me dit-elle, ma chère enfant,