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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

une pelotte de ses cuisses et de la peau des organes. Je piquais avec rage, avec volupté… Tiens, saligaud, tiens, cochon, encore celle-là, et puis celle-là, crèves-en, pourceau !

Ah ! ce ne fut pas long. Pour sûr, la chaleur devait l’exciter, car il était prêt au bout de quelques instants, et je pris place sur le divan. Il se jeta sur moi comme un affamé… jamais il n’avait été aussi viril, aussi jeune… Il me tourmentait, avec ses mains, avec ses pieds… Sa bouche, collée à mes seins, me tirait du sang… La sueur coulait à grosses gouttes de son corps nu…

 

Soudain, la porte s’ouvrit… Un flot de clarté illumina la chambre et Georges apparut sur le seuil. Il eût un cri de stupeur et demeura quelques instants immobile, comme figé. Puis, ironique, il souleva son chapeau et se retira en nous jetant : — Ne vous dérangez pas, continuez !

J’étais folle ; une sorte de rage s’empara de moi et je mordis, je griffais, pour me débarrasser du vieux.

— Allez-vous-en, mais allez-vous-en donc !

Lui, un peu gêné, un peu pâle, balbutiait :