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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

qu’à des femmes qui viennent. Mais avec elles, c’est une autre chanson, forcément. D’abord, elles se font masser par tout le corps ; il faut leur tripoter le ventre, les nichons, les fesses et Dieu sait quoi encore. Puis, c’est un navet ou une baudruche qui entre en scène et qui remplace « ce qu’Adam mit dans la… main d’Ève, pour obéir à l’Éternel ».

Parmi mes clientes, il en est une vieille, très élégante, un peu le genre de Cécilia, qui est vraiment féroce.

Elle vient très souvent et chaque fois, elle apporte un gros paquet, un costume qui doit servir à me déguiser. Tantôt, c’est un uniforme de pompier, avec le casque et les bottes ; tantôt, c’est une livrée de valet de pied avec le chapeau claque et les gants de peau, d’autres fois encore, c’est un costume de chevalier Louis XIII, avec la salade et les cuissards.

Vrai, elle est loufoque beaucoup, ma vieille !

Pendant qu’elle se déshabille, je revêts le costume du jour ; puis, quand elle est nue, elle étale sur le divan l’écroulement lamentable de ses chairs et je commence à la triturer de toutes les façons. Ça l’excite, ça l’énerve ;