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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

grimpé un tas d’escaliers… Enfin, après bien des hésitations, j’ai trouvé mon rêve, une grande pièce, haute de plafond, largement éclairée, donnant sur la rue, avec une petite cuisine attenante. C’est rue Saint-André-des-Arts, au 27 ; la maison est vieille, mais c’est propre, c’est soigné comme dans les grands quartiers.

Nous avons emménagé aussitôt… Le lit, très large, avec des sculptures dans le bois et des appliques de bronze, occupe un angle de la chambre ; puis, l’armoire à glace, en face, et la commode et le lavabo…

J’ai acheté, à la place Clichy, un grand tapis qui couvre les trois quarts du plancher, et la peau de chien que possédait Georges sert de descente de lit… Avec cela, des rideaux en dentelle, des tentures en velours jaune, un ciel de lit en cretonne, une grande glace dans son cadre doré, un divan, deux fauteuils et des chaises complètent notre mobilier ; c’est gentil comme tout ! Jamais je n’aurais espéré posséder tant de choses. Et pour orner, j’ai fait un tas de jolis nœuds en rubans liberty, qui encadrent nos œuvres d’art, quelques eaux-fortes et des estampes genre ancien.