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DEUX CORSAIRES MALOUINS

fié ; tandis que pour tant d’autres corsaires malouins, la gloire, « cette passion des belles âmes, ce ressort des grandes actions, consistait aussi », comme le disait un auteur du XVIIIe siècle[1], « à tirer parti des avantages de leur pays, à mettre les hommes en action, et les terres en valeur, à pousser leur fortune dans des pays inexploités, et notamment dans les colonies d’Amérique, qui rendaient au centuple ce qu’on leur portait, qui formaient une nouvelle France, pour enrichir l’ancienne, etc… »

C’est ainsi qu’ils développèrent leur prospérité, et celle de leur ville natale.

Pour ceux d’entre eux qui étaient nobles, ou qui aspiraient à le devenir, c’était s’élever, et non pas déchoir, car Louis XIII, dans son ordonnance de 1629, avait déclaré que son intention était de « relever, et de faire honorer ceux qui s’occuperaient du trafic par mer » ; il avait ajouté que « tous les gentilshommes qui, par eux ou par personnes interposées, entreraient dans le commerce, en part de sociétés, de vaisseaux, denrées et marchandises, ne dérogeraient point à la noblesse ».

  1. Abbé Coyer. La Noblesse commerçante. Paris, 1756.