Page:La Villestreux, Deux corsaires malouins sous le règne de Louis XIV, Libraire ancienne Honoré Champion, 1929.djvu/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
72
DEUX CORSAIRES MALOUINS

les membres du Chapitre, car il était regretté, non seulement par ceux qu’il avait conduits sur mer, et au feu, mais aussi par les pauvres et les malheureux auxquels ses dispositions testamentaires faisaient de grandes largesses.

L’abbé Coyer le mentionnera au XVIIIe siècle, parmi ceux « qui firent tant d’honneur à St-Malo et à la France[1] » ; et l’abbé Manet, dans les « Malouins célèbres », le citera comme un de « ces négocians habiles, qui allaient au feu comme à un triomphe ».

Cet intrépide corsaire laissait une veuve, qui prit sa succession comme « armatrice », mais il n’avait pas d’enfants. C’est ainsi que du Coudray Perrée fit l’acquisition du manoir de La Villestreux, et de la terre, située entre Saint-Malo et Saint-Coulomb ; noble, depuis les temps reculés, elle s’étendait jusqu’aux rivages, avec le droit d’épaves, et avait été autrefois le siège d’un bailliage.

De plus, le Roi voulant reconnaître les services de du Coudray Perrée, en même temps que ceux de sa famille et de ses ascendants, lui accorda le 29 novembre 1697, la charge de Conseiller et Secrétaire du Roi, avec le droit

  1. La noblesse commerçante. Paris, 1756.