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LA GUERRE DE COURSE

10 gros vaisseaux et 5 galiotes ; celles-ci s’avancèrent jusqu’au Grand Bé, en lançant des bombes sur la ville.

Tous les hommes valides prirent aussitôt les armes. Les postes furent occupés en hâte, et l’artillerie riposta avec vigueur au feu de l’ennemi, tandis qu’une procession conduite par le chapitre de la cathédrale, faisait le tour des remparts en bénissant les combattants.

Le lendemain, 27 novembre, le bombardement, reprit, de midi à 7 heures du soir, et l’ennemi s’empara de l’île de la Conchée, puis de l’île Cézembre.

Le 28, au matin, le bombardement recommença avec intermittences ; mais de notre côté arrivaient des renforts, la milice de Dinan, 400 hommes d’infanterie, et deux compagnies de dragons, qu’amenaient messieurs de Chateau-Renault et de Coëtlogon, et au-dessus d’eux, le duc de Chaulnes, gouverneur de Bretagne.

L’arrivée de ce grand personnage fit sensation. « Il était adoré des Bretons », dira, plus tard, le duc de St-Simon ; « c’était, en effet, sous la corpulence, l’épaisseur, la pesanteur, la physionomie d’un bœuf, l’esprit le plus délié, le plus souple, le plus adroit à pousser ses avantages, avec tout l’agrément et la fi-