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LA GUERRE DE COURSE

Quant à du Coudray Perrée, il n’eut pas à se plaindre, sous ce rapport ; il fut bien logé ; on lui laissa tous ses effets ; mais comme Forbin, il fut conduit, le lendemain de son arrivée, chez le gouverneur qui l’interrogea longuement. Puis, quinze jours après il fut rembarqué, avec tout son équipage, sur un vaisseau anglais, qui le reconduisit en rade de Rance, devant Saint-Malo, où il fut remis en liberté, après qu’il eut rencontré, dit-il « plusieurs navires de guerre anglais dans la « Manche. ».

Cette mesure bizarre fut-elle dictée par la déloyauté du commandant du Douvres, qui n’avait arboré le pavillon anglais qu’au moment où il tirait sa première salve sur le Beaulieu, ou par un accord réciproque, à la suite de l’action ? Du Coudray Perrée n’en fait pas mention ; car son rapport est empreint de simplicité, de franchise, à l’exclusion de toute forfanterie, de tous commentaires, et de toute critique.

Ce rapport, établi le 9 juillet, le lendemain de l’arrivée de du Coudray Perrée à St-Malo, est contresigné par le sieur du Tertre, second capitaine du Beaulieu ; par le sieur de la Cha-