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DEUX CORSAIRES MALOUINS

paraît, car parmi les corsaires se trouvaient des hommes comme du Guay Trouin, plus ambitieux de gloire et d’honneurs, que de réalités lucratives.

Ceux-là entrèrent dans la marine royale, malgré son joug et ses servitudes ; et l’on peut dire que du Guay Trouin fut du nombre. Car, à 20 ans, il commandait déjà le vaisseau le Profond ; à 21 ans, il commandait la Diligente ; à 22 ans, le François ; tous étaient des vaisseaux du Roi, et, par la suite, il en fut de même.

Il dirigeait, il est vrai, presque tous ses armements lui-même, mais à Brest, en utilisant les ressources de l’État.

Il fut, successivement, capitaine de frégate, capitaine de vaisseau, chef d’escadre, lieutenant général, et ses opérations se faisaient, presque toujours, en escadre, d’après des instructions reçues de Versailles.

D’autres corsaires, tout en étant fidèles serviteurs du Roi, tout en prêtant leur concours, en toutes circonstances, à la marine de l’État, préféraient l’imprévu des voyages et des aventures, et, surtout, leur indépendance.

Ces derniers, comme plus tard Surcouf, res-